S’ISOLER SANS SOLITUDE

S’isoler sans solitude. Éloge du geste au sein duquel tout se repense pour accrocher sur le métal le tumulte de la vie. Le symptôme se rend au silence. Ici, il ne s’agit pas d’adhérer mais de se laisser envahir par plusieurs vies qui s’exaltent mutuellement. Fureur tragique puisque les fantômes n’ont pas tiré leur révérence. […]
S’ELEVER AU REEL

S’élever au réel et pencher au mystère pour renaître sur le cuivre et déchiffrer le ciel pour enfin percevoir cet or des alchimistes. L’amour à la mort étroitement mêlé. Tendre vers cette beauté qui insulte la camarde mais sans illusion aucune sur notre chute prochaine. Ma future gravure sera dague de jasmin nous laissant cœur […]
LA PARTIE OBSCURE DU REEL

Je prends en considération la partie obscure du réel. Je cherche -sachant pertinemment que la tâche est vaine- où le sens réside. Est-ce dans le théâtre social où le souffle s’accorde aux brumes matinales ou est-ce dans cet arbre dont les battements sont cœur rebelle ? Je l’ignore. L’invisible est en moi. L’impensable aussi. La […]
CHAQUE JOUR REGARDER LE SILLON

Chaque jour, regarder le sillon tracé par le burin ; cet espace est là, posé comme une incitation à disparaître. Silence. Nous sommes hors du langage verbal. Tentative de saisie véritable du destin. Aucun infini illusoire mais une lumière fugace à la cendre de la disparition. Comme une beauté étranglée. Royauté de la mort. Entrevoir […]
NUITS TRES ANCIENNES

Nuits très anciennes. Hivers prochains. Et fleurs pendues, par lucidité, au balcon de l’ivresse. Apprendre à marcher sur le miroir de l’eau pour saisir la nuit accroupie et observer le silence sous les suaires de lin qui se dénouent. Frêles sont les nudités pérennes lorsque les tuniques glissent sur les dos accablés. Incendies qui poussent […]
DANS L’EMBRASURE DE LA FENÊTRE DE L’ATELIER

Dans l’embrasure de la fenêtre de l’atelier, je pars à la recherche du commencement. L’accord, le « la » de la respiration, dictent le rythme et la vitesse des tracés. Je suis à la fois pulsation et temps de l’absence. Le temps de l’instant, lui, se meut dans les fractures du cuivre. Éclairs qui animent l’estampe. Au […]
MAUVAIS JOURNAL DES JOURS GLAÇANTS

Mauvais journal des jours glaçants. Mon humeur noire vrille ma vision comme aphasie. Et ce rythme fragile roule sous mes doigts. Sur l’axe d’un reflet, la mort siffle sans cesse pour expulser un sang devenu importun. Dans la cécité grise, je me parle à moi-même. Les lucioles s’épuisent. Et je mâche les mots dont la […]
DE CES GESTES EN EPIS SUR LE METAL VIERGE

Là, apparaîtront des corps qui dormaient en silence sous l’écorce du vent. Cette aura que font naître tes estampes, Ce sont êtres en gésine. Regarde bien les racines de ce vieux cognassier. Elles évoquent le Golem et son collier d’argile. Sur le cuivre que tu caresses, les sillons sont sensuels et jamais ne déchirent le […]
EST-CE QUE DES NOS PREMIERS PAS, NOUS NE SERIONS PAS D’EMBLEE FACE A L’ECLOSION DE LA TOTALITE DU SENS ?
J’essaie, lorsque je grave, de faire coïncider l’être présent et son devenir. L’être de la ligne que je trace rejoint son devenir au sein de l’image totale qui naîtra. Mouvements graphiques en étroite relation avec les mouvements de la pensée. Médiatiser l’immédiat, le spontané, pour parvenir à établir une communion entre la matière travaillée et […]
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